Mon récit de Paris Mantes 2012 en marche à Pied

Comme je le disais précédemment, mon objectif hivernal afin de garder la forme physique pendant la pause cycliste était le Paris Mantes, une rando nocturne de 54 km.

Cette année la rando ne part plus de Boulogne-Billancourt, mais de Saint Nom la Bretèche, pour des raisons d’interdiction administrative de dernière minute.

Pour compenser, 18 km ont été rajoutés grâce à une boucle finale dans Mantes la Jolie.

Au départ de la rando, j’ai accumulé un peu plus de 300 km de marche à l’entrainement en 2 mois, où j’ai appris à gérer mes efforts sur des distances maxi de 20/30 km parcourues entre 6.5 et 7.5 km/h de moyenne, avec un petit record perso de 8km en 1 heure.

Tout cela en marche sportive mais pas athlétique, car bien qu’ayant tenté, la gestuelle spécifique s’avère trop complexe  à mettre en œuvre sans le suivit d’un entraineur. Mes quelques tentatives ne m’apportent que des douleurs aux articulations, que je vais payer cher d’ailleurs dans Paris Mantes pour avoir fait l’erreur d’une sortie courte mais trop rapide 1 semaine avant le départ.

Le bus de Mantes nous dépose à 1.5km du départ de la rando.J’y arrive vers minuit pour un départ à 1h, et c’est déjà noir de monde. En fait, c’est peu dense et j’arrive à approcher les toutes premières positions, idéal pour un départ sans devoir mettre le frein.

A minuit cinquante le départ est donné, avec pour consigne de pas dépasser la voiture ouvreuse (sic). D’entrée, des tas de coureurs remontent la file des marcheurs, certains semblent même pester de pas pouvoir remonter plus vite.

Le rythme est très soutenue devant, j’ai le rythme cardiaque qui oscille autour de 170 bpm et la vitesse moyenne est de 7,5 km/h (sur le GPS Garmin, donc probablement sous estimée à cause de la forêt ).

Je remonte pas mal de monde tout en à continuant à me faire dépasser par les coureurs. Puis je me cale dans un petit groupe sympa avec lequel je vais boucler les 20 premiers km à 7.5km/h, pas trop mal!

Sauf que je suis en mode ‘marche rapide’ alors qu’eux semblent déconner et paraissent moyennement préparé.

Toujours des tas de coureurs qui nous dépassent à se demander s’il n’y pas plus de coureurs que de marcheurs. Je trouve ça dommageable, ça donne l’impression d’être à la traine alors que ce sont eux qui n’ont rien à faire ici:  ils ont des tonnes de trails tout au long de l’année!

En tout j’ai du croiser 5 ou 6 marcheurs rapides et 2 ou 3 marcheurs athlétiques!

Ces 20 premiers kilomètre se déroulent sereinement, malgré les douleurs de la dernière sortie (articulation hanche et genoux droit) qui deviennent de plus en plus prononcées, jusqu’à en arriver à gâcher le plaisir de marcher.

Je perd mon groupe  pendant une descente qu’ils font à fond en courant. Je trottine mais je les perds de vue rapidement.

A partir de la ça va commencer à être l’enfer. Il y a une grosse montée à un moment que je fait à fond puis sur le replat je me traine lamentablement à 6,5km/h de moyenne. Même si peu de monde me remonte, c’est un gros coup au moral.

Puis 2 ampoules se chargent de m’achever, m’obligeant limite à boiter! Je me retrouve à souffrir bien plus que pour mes sorties d’entrainement, quel gâchis. L’appli GPS de mon android plante à plusieurs reprises, ce qui me laisse que le Garmin (qui est bien plus approximatif en sous bois et en ville)  pour évaluer ma vitesse moyenne depuis le départ.

Au km 29, deuxième ravitaillo (j’ai sauté le premier, mais ici il n’y a rien autre que du café/eau/bn donc pour l’instant je reste en autosuffisance avec mon camelback de 2.5l d’isostar) je m’arrête pour faire le point avec mes jambes: changement des pansements anti ampoules (que j’avais mis en préventif), et nouvelle couche de crême anti échauffement.

Quelques étirements, et c’est réparti. Étonnamment, ça a fait un bien fou et j’ai l’impression d’avoir de nouvelles jambes!

Je dépose sur place les derniers marcheurs à m’avoir doublé et j’arrive même à suivre quelques groupes de coureurs sur quelques centaines de mètres :D Je me tape ainsi 1 ou 2 km à 8km/h, certes en descente, mais ça influe peu en marche à pied . Puis ça donne 4 ou 5 km à 7.5 de moyenne, on est repartit dans la course :D

Peu avant l’entrée dans Mantes je suis même déchainé et je met à pratiquer une sorte d’ersatz de marche athlétique en dépassant justement deux marcheurs utilisant cette technique. Je sais pas à quelle vitesse j’étais, mais surement par loin des 9km/h.

Ils me redoublent ensuite et je prend leur (bon) rythme. Je rejoint même le petit groupe qui m’avait laché dans une descente il y a 10 où 15 kilomètres de ça.  Mais les douleurs reviennent et pendant toute le parcours dans Mantes sur les bords de Seine je ne cesse de m’arrêter pour faire des étirements et remettre de la crème anti ampoules.

Je boite sur plusieurs centaines de mètres et j’en fais même quelques un sans la chaussure gauche!

En la remettant, je retrouve encore une fois un coup de boost et redouble plein de monde, mais cette fois je le saurais rapidement il s’agit de la phase euphorique qui précède l’hypoglycémie.

Cela tombe pile au moment ou j’arrive à cour d’isostar…Plus rien à boire, il me reste un lot de charuterie végétale que j’avale sans conviction, car plein de protéines mais avec peu de glucide.

De toute façon il est trop tard et la longue ligne droite qui mène à Rosny Sur seine est moralement très difficile: en théorie il reste encore plus de 11 km à faire sans eau,  en fringale, avec 2 énormes ampoules et les articulations de la jambe droite qui font mal à chaque pas.

En réalité il ne reste que 7 kilomètres, car le parcours ne faisait que 50 km cette année. Si j’avais  su cela à ce moment là, cela aurait été un gros coup de boost!

On traverse ensuite un parc boisé en longeant une voie ferrée, cela aurait put être sympa en temps normal mais la je n’ai qu’une seule pensée: trouver à boire ou à manger!

La fringale me transforme en automate et je marche machinalement à très faible allure (6km/h de moyenne dans le bois), sans toutefois trop me faire dépasser, j’ai l’impression que c’est très éparpillé sur le parcours (en fait j’apprendrais plus tard qu’il y a eu des départs par vagues, j’ai eu la chance d’être dans la première).

La sortie du bois est encore plus difficile: Mantes et une ville assez moche, surtout le quartier du Val Fourré qu’on longe (cités délabrées), puis les ruelles pavillonnaires le long de la gare et des voies de chemins de fer. A chaque carrefour je me demande si on va enfin tourner vers la gauche pour rejoindre l’arrivée. D’autant que le kilométrage théorique, amputé de 4 km, me semble interminable. Je rejoint et dépasse une dernière fois mon groupe de départ, qui je crois ce sont résignés en passant devant la gare.

La dernière ligne droite est une délivrance, et une bonne surprise d’avoir ‘gagné’ 4 km: je ne suis pas sûr que j’aurais réussi à boucler 54 km. On rejoint les arrivants des autres parcours, qui semblent bien frais comparé aux regards perdus dans le vides des marcheurs du 54.

Au final, j’arrive vers 8h30, soit 6.42km/h de moyenne globale, mais 6.8km/h de marché (7h16 de marche, et 7h de moving speed à 7km.h d’après Garmin connect). On va dire que vu mon état à l’arrivée ainsi que sur une bonne partie du parcours, j’ai plutôt limité la casse.

Il faut compter aussi 227 m de dénivelé (très peu donc), et 3306 calories de perdues :D

A priori je finis dans les 500/600 premiers sur 2000 partants (mais combien de marcheurs?).

C’est frustrant parce que sans ces erreurs de débutants (faire une sortie trop rapide à une semaine du départ qui bousille les articulations et ne pas prendre assez de trucs à grignoter dans le camelback), j’aurais pu pas mal accélérer, notamment sur le circuit final. Bon j’ai quand même 148 bpm de fréquence cardique moyenne, ce qui est un peu élevé pour de l’endurance longue, et qui montre que je n’avais pas tant de marge que ça au niveau cardio vasculaire.

Au niveau récup, j’ai finalement assez peu de courbatures pour une sortie si éprouvante: par contre j’ai deux orteils qui ont vraiment morflé: le petit gauche qui a doublé de volume et c’est gonflé de sang, avec l’ongle à la limite de tomber.

Au pied droit j’ai eu droit à une ampoule sous un ongle (une première pour moi), avec là aussi l’ongle à deux doigts de se barrer. Bizarre, parce que sur des sorties de 24/30 bornes, j’étais arrivé à contenir les ampoules. La solution doit passer par l’utilisation massive de crème, mais si je dois perdre 2 ongles à chaque Paris Mantes ça va pas le faire!

Je ne sais pas encore si je vais continuer à marcher cette saison, maintenant que mon défi est passé et que je suis censé reprendre le vélo. La chute soudaine des températures pourrait en décider autrement, ainsi que mon envie de me tester sur de la course à pied (avec pour objectif les 10km d’Uccle en mai).

 

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