Deuxième participation à une cyclosportive
|Mon séjour en Bourgogne coïncidant avec la cyclosportive ‘Courir pour la paix’ (qui fait partie du Trophée de Bourgogne tout comme la ‘Bourguignonne’ de mai dernier qui fût ma première cyclo), je trouve là une bonne occasion de remettre un dossard, après mes dernières sorties rapides et vallonnées en région Bruxelloise.
Comme je le disais dans mon précédent article, le parcours de 72 km/790m de D+ (je ne suis pas encore capable d’encaisser plus long en course) correspond en bonne partie à ma boucle d’entrainement de base lorsque je suis en Bourgogne (63 km pour 600m de D+ en partie dans le Morvan).
Au niveau des bosses, on devra grimper la ‘longue’ ascension après Chailly (2.4km à 4.5%), la difficile montée vers Sussey (1.6 km à 6.6%, dont 900m à 8.8%) et enfin la montée sud vers Mont Saint Jean (3.5km à 4.6% mais avec une petite descente à mi grimpée, ce qui donne une première partie de 1.2km à 5.8% et une seconde de 1.8 km à 4.7% avec une entame d’une centaine de mètres à près de 11% ).
Le départ est de plus à une vingtaine de bornes de chez moi! Ce qui fait que j’y prend le départ avec presque aucun stress:
- parcours bien connu et repéré dans la semaine, course ‘à la maison’
- inscription la veille, plaque de cadre posée: pas besoin de perdre une heure à faire la queue le matin même
- je me rend sur place en vélo: pas de sac à préparer , ni donc de stress d’avoir oublié quelque chose
- choix du tout petit parcours, avec peu de monde et petite moyenne (l’an dernier 60 classés, les premiers à 32 de moyenne et les suivants rapidement à moins de 30 km/h
Autant dire que j’y vais avec à peine plus de pression que pour une rando cyclotouriste.
Je prend le départ en tête de peloton, personne ne me double, ouf, ça part tranquille! Je vais faire toute l’ascension en tête, côte à côte avec un autre coureur. C’était un choix pour éviter d’avoir à subir la course et de me faire enfermer, mais avec le vent de face j’ai quand même bien souffert, avec le recul ce fût une erreur.
Devant, une féminine a prit le large, avec 200 ou 300 mètres d’avance. Sur le replat, je commence à me faire doubler mais je lutte pour garder mes positions, car je sais que dans la descente (refaite dans la semaine et encore gravilloneuse!) cela va être délicat. On récupère la féminine, et je negocie tant bien que mal les virages recouvert de graviers.
Je me replace en fin de descente, car je sais que l’on va virer vers la gauche et je préfère prendre les devants. J’en profite pour bien relancer afin d’étirer le peloton :D
Ensuite ça roulotte en attendant d’attaquer la montée vers Sussey. Je continue à prendre des relais en tête, erreur car le rythme cardiaque ne descend presque pas sous les 170.
Dans la bosse ça remonte fort, petite inquiétude car ne j’ai pas pu reconnaître cette partie en vélo. C’est très dur de tenir les premières places, je suis à fond avec le coeur à 189 tout le long! Ça fait parti de ces moments à vélo très difficile, où l’on se demande se qu’on fout là tellement on souffre.
Je dois laisser filer une dizaine de coureurs, et je pense déjà me lancer dans une grosse galère comme pour la Bourguignonne. C’est rageant car il ne m’a manqué que 100 ou 200 mètres pour finir l’ascension dans ce groupe, avant d’être irrémédiablement largué sur le replat.
A partir de cette montée mon compteur n’affichera plus la vitesse et ne comptabilisera plus rien ! La pile du capteur de vitesse a rendu l’âme, et monopolisé par l’effort je n’ai pas pensé à le switcher en mode GPS only. C’est une perte de repères pénible (il me reste seulement le rythme cardiaque instantanée), mais surtout une grosse frustration à l’arrivée de ne pas pouvoir analyser ma course.
On commence à se regrouper dans la descente à 2 ou 3, on rejoint un gars qui vient de louper la bifurcation du circuit et on se retrouve au final à 5 ou 6 coureurs, dont la féminine qui avait attaqué au départ.
On se relait plus ou moins efficacement, mais j’ai quand même du mal à me croire dans une ‘vraie’ course. Il faut dire que sur les 88 partants il y en a une bonne moitié qui sont venu là pour faire du cyclotourisme. Et surtout j’ai la conviction que devant ils sont au moins une bonne dizaine, alors qu’en réalité il ne sont que 6!
Lorsqu’un signaleur nous indique qu ‘ils sont pas loin’, tout le monde remet la main à la patte avec des relais appuyés (dont la fille qui s’avéra une des plus costaud du groupe), mais cela ne dure pas vraiment. L’ambiance est plutôt bonne, même si certains, comme moi, sont déjà pas loin de leurs limites et commencent à sauter leur tour. De plus je dois également me taper un mini contre la montre pour boucher le trou que j’ai laissé inévitablement dans une descente, pourtant facile. Bon, il faut dire que je galère à remettre la plaque à chaque fois, ça n’aide pas, saleté de triple plateau!
Sentant que ça ne revient pas (ils n’ont jamais été en point de mire, mais on en rattrape quand même un au passage), un des gars place quelques accélérations qui font mal. Puis le groupe se résigne et ça roulotte. Sans compteur difficile de dire à combien on roulait, mais on avait quand même 33 de moyenne au pied de Mont Saint Jean.
Les jambes étant déja dures, je m’attend à bien souffrir, voir à être largué dans cette montée assez difficile, mais à priori les autres ne sont pas mieux et je pousse un gros ouf de soulagement en voyant le rythme tranquille du groupe.
En passant on chope un des échappés qui avait crevé au pied de la bosse. Costaud le gars, il va mener un bon tempo tout le long de la bosse. On perd un ou deux éléments pendant la montée, surpris notamment par la deuxième partie de l’ascension après la petite descente.
A mi pente (dans le village), il y a quatre coureurs seulement devant nous: 2 qui sont à 4 minutes, et les 2 premiers à plus de 6 minutes!
La descente qui va suivre faisait partie de mes craintes au départ de cette cyclo. Pour l’avoir descendu quelques fois, je sais qu’elle est relativement difficile: pas vraiment pour ses courbes, mais surtout car elle est étroite et d’assez mauvaise qualité (graviers, trous). Comme je m’y attendais je me fais inévitablement lâché (merci encore le triple plateau qui ne passe pas!) mais je ne sais pas par quel miracle, j’arrive à garder le contact à 50 ou 100 m derrière.
Je donne tout pendant la traversée de village (petit coup de boost des spectateurs!) et j’arrive à récoler: ouf, je ne terminerais pas cette cyclo esseulé (avec le risque de voir revenir des gars de derrière)…
Le gars qu’on avait repris en bas de Mt St Jean est toujours en tête et le rythme qu’il impose fait mal aux jambes!
Une fois sur la grande route direction Pouilly, ça se remet à roulotter, j’ai l’impression que l’on fait presque du surplace. Les 2 ou 3 gars lâchés dans la bosse ont même fini par nous rejoindre. Sur les 7 coureurs qui composent le groupe, nous ne sommes que 3 ou 4 à prendre des relais jusqu’à la bifurcation vers Chailly.
Le gars costaud va alors tenter de faire péter le groupe en prenant un relais de taré. Pour ma part je tente rien car je sens que je pourrais le payer cher. De plus je sais que les 1 ou 2 derniers kilomètres sont vent pleine face alors je laisse les autres se griller :D
Effectivement ça se regarde beaucoup dans cette dernière portion. Les quelques attaquants sont vites remis à leur place par le vent, et d’ailleurs tout ceux qui ont tenté de partir ont perdu quelques secondes au final.
Je me contente de prendre les roues et c’est à 4 que l’on passe la ligne, sans sprint mais au train bien soutenu de la féminine. Je fais 4 du groupe, et finalement 8e de la cyclo! Moyenne de 33.3 km/h. Les premiers ont presque 36 de moyenne, soit un niveau bien plus relevé que l’an dernier (je m’y attendais toutefois).
Ça fait bizarre de faire une ‘place’ dans une cyclo, surtout que j’ai pas vraiment eu cette impression de course que l’on pouvait retrouver par exemple lors de la Bourguignonne avec les motos ouvreuses (pas de moto devant notre groupe).
Je pensais surtout me battre pour une 15e place au mieux, or avec plus d’indications sur le nombre d’échappés notre groupe aurait peut être été plus motivé pour rouler!
Je fais également 2 de ma catégorie, mais quelle signification sur un si petit nombre d’engagés. Par contre c’est con mais je finis dans la roue du premier, si j’avais su j’aurais tenté de le passer pour avoir moi aussi une poignée de main de Mr Bernard Hinault en personne!
Au final une excellente cyclo pour moi, comparée au désastre que fût ma prestation lors de la Bourguignonne, en relativisant toutefois avec le faible niveau du parcours 72 km, et avec cette frustration de ne rien pouvoir analyser avec la ‘panne’ du compteur. Je ne saurais jamais à combien j’ai monté la bosse de Sussey en étant à fond, ni si j’ai monté Mt St Jean plus rapidement qu’à l’entrainement avec les jambes dures, ni à combien on roulait sur la portion finale plane, etc… :/
Dorénavant, j’ai des fourmis dans les jambes en attendant de pouvoir accrocher à nouveau un dossard. Malheureusement les opportunités seront rares en cette (déjà!) presque fin de saison. Surtout, les mini parcours de moins de 100km avec peu de dénivelés ne sont pas choses courantes.