Le bilan de la saison 2020
|Je ne vais pas mentir et affirmer que la saison 2020, sous l’influence du Covid, fût très particulière. Un peu égoïstement, en ce qui me concerne la situation sanitaire n’a que peu modifié mes habitudes. Je roule en effet depuis la fin 2018 quasi exclusivement sur home trainer, réservant la route à de rares occasions, selon mes envies et lorsque la météo est idéale.
Idem en ce qui concerne les compétitions : depuis ma ‘reprise’ en 2017/2018 je ne fais (presque) que des contre la montre ou des grimpées de fin de saison (aout à octobre), qui ont été relativement peu affectées par les annulations, même s’il y en a eu beaucoup en toute fin de saison (les deux derniers week-ends d’octobre ont été ‘blancs’).
J’avais par contre repris des licences (pass cyclisme et FSGT), afin de refaire quelques courses sur route, licences qui ne m’auront été que peu utile cette année (une seule course).
Cette saison 2020 fut ma meilleure, sur les quatre points que nous alors voir plus bas : records de distances, volume, puissance, sensations au top et de beaux résultats en compétitions !
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Comptable
Avec 581 heures, j’explose mon volume horaire habituel qui était (étrangement) très stable depuis des années, autour des 480 heures.
J’avais seulement dépassé ce volume en 2016 et 2017 alors que j’étais coursier vélo (presque 1000 heures en 2016).
Pour le kilométrage, cela ne pas représente pas grand-chose étant donné qu’une grande partie en a été faite indoor, avec des vitesses surestimées.
Avec 18814 km c’est donc aussi mon record hors année coursier (presque 20000 km en 2016). Sur ce total, plus de 13000 ont été fait indoor (12895 sur Zwift plus quelques tests (environ 160 km au total) sur d’autres logiciels : Tacx, RGT Cycling, Kinomap, Rouvy.
Cela donne donc un total sur route d’environ 5700 km.
La charge de travail annuelle est de 36200 TSS, ce qui est là aussi mon record. J’en avais fait 29600 en 2019 et 19300 en 2018. Ma précédente année complète (2015) avait comptabilisé 23600 TSS.
C’est une hausse énorme de la charge, qui s’est faite sentir au printemps, avec un gros gain de niveau mais aussi une fatigue conséquente, que j’ai pu toutefois encaisser sans me cramer, puisque j’ai battu également des records en fin d’année.
D’après trainingpeaks, c’est une charge d’entrainement de niveau 3ᵉ catégorie (voire un peu au-delà), ce qui je pense correspond à mes niveaux de puissance.
Également dans la catégorie ‘record’, j’ai à mon actif une sortie de près de 320 km, ma plus longue jamais faite, et de loin. Alors quand j’entends dire que le foncier ne peut pas se travailler sur le home-trainer, je ne peux que sourire :) . La semaine suivante j’enchainai avec 360 km en 2 jours (232 + 128).
Sensations
J’ai un gros souci de sensations depuis que je me suis remis au vélo en 2010 : je prends rarement du plaisir à rouler, en étant toujours un peu dans le dur ou en ayant l’impression d’être ‘laborieux‘. Bien sûr, parfois les sensations sont très bonnes, et c’est ce qui me fait tenir, sans quoi j’aurais peut-être laissé tombé ce sport.
En plus de ça, depuis que je me suis lancé de manière intensive sur Zwift, je peine à atteindre sur route les niveaux de puissance et l’aisance que j’ai sur home trainer (alors que pour la majorité des cyclistes cela est l’inverse !). Il n’y qu’en endurance et au tempo que j’arrive à me sentir bien, voire très bien sur la route, avec une grosse impression de puissance.
Par contre dès que je monte en intensité j’ai souvent la sensation d’être ‘bridé’ en extérieur, le souffle court, les poumons comprimés et les jambes qui toxinent (trop) rapidement. J’en cherche la cause depuis des années (analyse de sang, supplémentation en fer, vitamines, allergies… ?), sans succès jusqu’à présent.
Cela a recommencé cette saison dès la sortie du confinement, même si j’ai noté du mieux par la suite, notamment lors des grimpées de cet été, avec des records de puissance (j’y reviendrai plus bas).
En ce moment, pendant les vacances de fin d’année loin de mon home trainer, je roule à nouveau en extérieur et les sensations sont excellentes, et les niveaux de puissances très bons. Depuis 2/3 ans, chaque hiver c’est la même chose, ce qui met sur la piste des allergies saisonnières. À creuser en 2021 !
Puissance
En février, je me suis acheté un nouveau capteur de puissance, un power2max NG Eco, en complément de mon premier power2max, un type S. Le but était d’avoir un capteur sur chaque vélo (route et CLM), le vélo de chrono devant être équipé du NG Eco avec manivelles de 175 (contre 172.5 sur le route), et plateaux aero (TT Praxis) de 54/42.
Le type S étant réputé pour être peu généreux globalement et surtout sur les sprints, j’ai rapidement eu la sensation d’envoyer plus de puissance dès que je roulais avec le NG. Je progressais tellement que j’avais parfois du mal à croire aux chiffres.
Effet placebo, meilleure précision ou gain de puissance avec manivelles légèrement rallongées, toujours est-il que j’ai peu à peu mis au rebut mon ancien power2max, ce qui n’était évidemment pas le but…
J’ai souhaité en avoir le cœur net : un premier comparatif via le home trainer me confirme que le P2M NG est plus optimiste que le Type S. Mais est-il dans le vrai ? Et surtout que vaut un protocole de mesure avec le Tacx Flux comme étalon, lui-même peu fiable dans la mesure de puissance ?
En fin de saison, j’achète des pédales avec capteur de puissance Assioma Duo. Je suis trop attaché aux chiffres pour rester dans le flou, ce qui fini par couter cher !
Et malheureusement les pédales me confirment que ce n’est pas le type S qui sous-estimait, mais bien le NG qui surestimait :(.
C’est un choc, à double titre : tous mes records de puissance du printemps sont invalidés (en gros 10/15 watts à raboter), ce qui mentalement est un coup dur (ai-je réellement progressé cette saison ?), mais surtout je perds la confiance que j’avais dans la mesure de puissance. Si un capteur aussi réputé qu’un Power2max est aussi peu précis, qu’en est-il au global de la science de la puissance ? Quel crédit accorder aux mesures de puissance au fil des saisons, son évolution, son comparatif avec d’autres coureurs, parfois équipés de capteurs bien moins réputés qu’un P2M ?
Je reviendrais sur tout cela dans un article dédié.
Malgré tout, lors des grimpées de cet été, j’ai pu approcher mes records de puissance, alors que je roulais avec le type S sur le vélo de route.
Et surtout, en toute fin d’année j’ai réussi à exploser mon record de puissance sur 20 minutes avec les pédales Assioma (310 watts, soit 5.3 w/kg) ! Alors que je stagnais à 285 avec le Type S, et environ 300 avec le NG.
Au final, si je suis certain d’avoir nettement progressé au fil de cette saison, il m’est difficile d’en faire un bilan chiffré.
Compétitions
Je ne vais parler ici que des compétitions IRL, c’est-à-dire de la vraie vie. J’en ai fait beaucoup également sur Zwift, dont je dresserais le bilan sur mon blog dédié.
Le compte rendu complet des courses viendra plus tard, je ne vais mentionner que les faits les plus marquants ici.
J’ai mis au total 17 dossards cette saison :
- 12 CLM dont 3 par équipes ou duo
- 1 course sur route
- 4 grimpées chrono
Je remporte une victoire en CLM solo, deux par équipe et termine deux fois 2e. En tout, je termine 8 fois dans le top 5.
Les plus grosses fiertés resteront la victoire aux championnats de la Loire FSGT en chrono par équipes de 4 (on gagne de peu, mais on aura roulé à 3 seulement sur la majorité du circuit, à près de 46 de moyenne), ainsi que ma deuxième place aux masters FFC de CLM PACA, devant 2 champions de France master 2019 et à moins de 20 secondes de la gagne !
Vient ensuite ma 8e place au CLM de St Cyr (Saône-et-Loire), avec 140 partants, devancé notamment par 5 coureurs élites FFC et un certain Ledac, la référence régionale (voire nationale à une époque) en CLM FSGT. Ce jour-là les records du circuit ont été explosés, et avec mes presque 45 de moyenne j’aurais pu jouer la gagne certaines années avec mon temps !
Il y a eu aussi des déceptions, notamment en début de saison avec un niveau très relevé dû à l’absence de course élites, et également en fin de saison, où j’ai pas compris comment des gars que j’écrasais sur les CLM du mois d’aout arrivaient à me passer devant sur les classements.
Enfin, je n’ai participé qu’à une seule course sur route (en FSGT 2/3, lire ici), lors de laquelle je me suis pas trop mal débrouillé malgré un profil pas du tout pour moi (circuit technique plat avec gros peloton).
Conclusion
Ce fût une chouette année, ma meilleure sur le plan sportif, ce qui est encourageant à 42 ans (et qui me fait regretter les années perdues) ! Elle fut un poil frustrante au niveau des compétitions, que ce soit par certains résultats ou par l’annulation de courses qui me tenaient à cœur (Grimpée Velocio du col de la République, ou celle de Chaussan).
De part mon profil, c’est-à-dire un coureur diesel et léger capable de maintenir un haut niveau de seuil pendant longtemps, il faudrait que je m’oriente à l’avenir vers les cyclosportives de montagne. Je suis fait pour ce genre de compétitions, mais ma peur des gros pelotons et des descentes m’en a toujours tenu éloigné jusqu’à présent.
Reste à voir ce que 2021 nous réservera côté Covid ^^. D’un point de vue comptable, l’objectif pour cette nouvelle année sera d’augmenter encore la charge, si j’arrive à l’encaisser évidemment, et d’atteindre le graal des 5 W/kg sur une heure (4.9 sur 39′ en 2020). Étant toujours en phase de progrès, je suis curieux de voir jusqu’où je suis capable d’aller en termes de puissance. Je vais également tenter de rouler plus souvent en extérieur, notamment pour augmenter plus facilement mon volume horaire et maintenir un contact avec les sensations ‘outdoor’.
Bravo pour ce beau compte rendu, il est tres interessant.. esperons que 2021 nous reserve de bonnes surprises avec une reprise rapide des compétitions et surtout des CLM et grimpées…