Une semaine un peu folle… et premiers points Ufolep (partie 2)
|Je me rend donc à Genlis près de Dijon ce dimanche, pour la deuxième course de la saison ici en Ufolep, malgré une bonne crève que j’ai du mal à éliminer! Circuit de 10 km tout plat (avec deux ponts ^^), à boucler 6 fois pour les 3e caté.
Je me sens mieux que la veille mais c’est encore loin de la rémission… En amenant le vélo à pied à la voiture, le rythme cardiaque monte à plus de …145 bpm! Ouch, je me rend quand même sur place, histoire d’aller au moins voir comment répondent les jambes sur le terrain.
Les premiers tours de jambes confirment ce soucis au niveau cardiaque: je suis autour de 160 bpm pour 27/28 km/h, soit 20 à 30 pulses au dessus de la normale. Par contre, les sensations sont plutôt bonnes: si je n’avais pas les chiffres du cardio sous les yeux, je penserai être en bonne condition. Le cardio monte haut, mais je n’ai pas l’impression de souffrir comme je le devrais.
Je prend donc le départ sans trop savoir où j’en suis, avec toujours cette possibilité de me laisser décrocher pour attendre les GS.
Au départ de la course, je me positionne dans les 2 ou 3 premières positions afin de ne pas me laisser piéger comme la semaine dernière. On monte le pont tranquille, et juste après la descente cela commence à fuser un peu partout. Je me cale dans les roues des fuyards, et c’est partit, un coup se détache avec 5 ou 6 coureurs. On va faire quelques kilomètres avant de se faire rejoindre. Cela roule assez vite, autour de 38/39 de moyenne. Aussitôt repris les attaques fusent à nouveau, je me recale dans les roues, cette fois c’est la bonne!
Nous sommes huit dans ce groupe d’échappée, et cela roule fort par rapport à la semaine dernière: on va longtemps être à plus de 38 de moyenne, avec une bonne quinzaine de bornes bouclées à un peu plus de 39 km/h.
Dans un premier temps j’ai du mal à passer les relais, pour plusieurs raisons: techniquement j’ai du mal à prendre les roues à cette allure (je serais d’ailleurs souvent à 2/3 mètres derrière le groupe), d’autant plus qu’on aura de la pluie pendant une bonne moitié de la course. Mais surtout, mon soucis de rythme cardiaque ne s’est pas arrangé, loin de là: je descend rarement sous les 180/185 bpm!!
En temps normal je ne peux tenir que 10 ou 20 minutes maxi à ce rythme, et ce jour là je bouclerai la première heure à plus de 180 bpm de moyenne. Ça m’inquiète un peu au point d’envisager d’abandonner, même si me sens relativement bien.
Au fur et à mesure de notre progression, je prend de plus en plus confiance et je me mêle à la troupe pour partager le travail. Les sensations sont de mieux en mieux (notre vitesse baisse aussi), au point de commencer à me sentir très bien par rapport aux autres. Tellement bien que je commence à repérer les endroits où je pourrais placer une attaque dans le dernier tour, parce que je sais que si on arrive au sprint je ferais 8e sur 8.
Ce dernier tour va être assez exceptionnel pour moi …
J’avais remarqué que dès qu’on passait les ponts, le rythme faiblissait considérablement, j’aurais pu passer en solo 3 ou 4 km/h plus vite sans problème. J’avais donc planifié une attaque dans le dernier pont, à 2 ou 3 kilomètres de la ligne d’arrivée. Malheureusement j’ai été devancé par la course d’équipe des 2 coureurs de Châtillon et d’un de leur pote, qui lancent les hostilités à 7 km de l’arrivée. Ça n’arrête pas de partir dans tous les sens, mais j’arrive à revenir à chaque fois. Je découvre étonné qu’on perd la moitié du groupe dans l’affaire: sauf surprise, je serais dans les 5 à l’arrivée!
C’est là que je me rend compte de mon manque de confiance en moi: jamais je n’aurais imaginé que les autres étaient en fait à la rupture! Mieux, à force de boucher les trous presque facilement je commence à me sentir invincible, et pour la première fois de ma vie j’arrive à me dire que je ne peux pas perdre cette course!
A un moment, je contre un duo pour revenir sur les 2 de tête. Je comble presque facilement 100 ou 200 mètres en roulant à près de 45km/h! Une fois revenu, ils coupent leur effort pour faire revenir leur pote. Un des types me dit même ‘tu gagneras pas aujourd’hui!’ (sic). Bizarre, mais s’il savait à quel point j’étais déjà content d’être dans les 4! Au final, j’ai fait trop d’effort dans ces derniers kilomètres pour pouvoir sprinter, et je fini dernier de notre groupe, soit 4e. Moyenne 36.6 km/h sur 62 km.
Il s’agit donc de mes premiers points Ufolep (4 points, sachant qu’il en faut 30 pour passer dans la caté d’au dessus.). Jamais je n’aurais pensé faire cela au départ.
Quelles conclusions tirer de tout cela?
Il y aurait beaucoup à dire. Déjà, je me ‘ballade’ en course alors que je n’ai fait qu’une sortie d’entrainement dans la semaine (et 1 de recup), et que j’ai été malade tout le restant du temps. J’ai pris le départ alors que j’étais toujours malade. Je n’ai pas mangé la veille, et avec le stress je n’ai pas dormi de la nuit. Cela en fait, des conditions non idéales en théorie!
Ensuite, que penser de mon rythme cardiaque hyper élevé. J’ai finis la course à 176 de moyenne (record perso sur plus de 1h30), mais j’ai surtout tenu plus d’une heure à 181 bpm ou encore 30 minutes à près de 185, ce qui est énorme! Normalement 185 pour moi c’est 5 à 7 minutes (durée PMA) et 180 c’est 10 minutes maxi.
Si je pouvais exploiter ces plages cardiaques de cette manière, cela me permettrai d’exploser mes records sur des ascensions. Par exemple lorsque je grimpe le col d’Eze à 164/168 bpm en me pensant au seuil: si j’avais pu le monter à 185 j’aurais peu être gagné 2 ou 3 km/h de moyenne! Cela veut dire aussi que mes records PMA (généralement autour de 185 bpm sur 4 à 6 minutes) sont largement sous estimés…
Bizarre tout ça, car même si ce delta de bpm n’est dû qu’à ma crève, les faits sont là: je peux exploiter mon étendue cardiaque bien plus haut que je ne le pensais. Mais attention, car je sens que l’organisme a bien morflé: j’ai un peu mal au coeur et aux poumons à l’arrivée.
Au final je retire aussi un gros boost de confiance avec cette course: le fait de voir que j’étais sans doute le plus fort dans le final me laisse à penser que je devrais rapidement monter en 2e caté: il me faudra oser attaquer d’assez loin pour cela car au sprint je finirai toujours dernier de mon groupe. Il faut voir aussi que ce genre de course toute plate n’est pas du tout à mon avantage! Sur un circuit vallonné j’aurais gagné haut la main :p J’attend du coup avec impatience les 2/3 courses vallonnées de la saison.
Autre enseignement: il faut attaquer, toujours attaquer. Sur cette course je n’ai fait que 2 ou 3 kilomètres dans le peloton (et sans jamais en quitter les 3 premières places). A la différence des courses en région parisienne, lorsque le coup part tout le monde roule (pour de l’Ufolep c’est étonnant!) et c’est la gagne presque à coup sûr. Pour une raison simple: avec des pelotons de seulement 30 coureurs, il suffit que 5 ou 6 équipes soient représentées devant pour qu’il n’y ait plus assez de monde pour rouler derrière.
Et la suite?
La semaine prochaine pas de course Ufolep dans le département. Au choix, soit la course Ufolep de Montambert dans le 89, soit la course FFC de Santigny avec une licence à la journée, histoire de me tester. Surtout que le circuit de la FFC est très vallonné, avec 3 bosses et 74m de D+ par tour de 6.9 km! Mais je crains ne pas être assez préparé pour courir en FFC, malgré ce parcours à mon avantage. Autant en Ufolep on peut se permettre de courir sans grosse prepa, autant en FFC c’est synonyme d’éjection rapide!
Ce serait dommage de se taper 150 km et 14 euros d’inscription (licence + course) pour se faire lâcher d’entrée! Gros dilemme, je verrais comment seront les sensations au cours de la semaine…